QUEENIE & RILEY
« OH ALCOOL QUAND TU NOUS TIENS »

Vendredi soir. Normalement, je devrais voir mon chéri mais finalement, je me suis désistée. Je ne sais pas pourquoi mais sur le coup, je n'avais vraiment pas envie de passer du temps avec lui. Je voulais voir du monde, pour pas changer, j'ai envie de dire. Oh, il l'a sûrement mal pris mais bon, c'est pas comme s'il ne me connaissait pas... Il s'y était habitué, à mes changements d'humeurs et à mes caprices donc. Je ne lui ais pas dit où j'allais mais il devait bien se douter que c'était un endroit où je m'amuserais. Et il avait bien raison.

Je m'étais préparée pour sortir en boîte: une robe bustier blanche, faisant ressortir mon teint bronzé. Elle m'arrivait à mi-cuisse en tube et une ceinture noire enserrait le dessous de ma poitrine, mettant mes formes encore plus en valeur. J'étais montée sur une paire de hauts talons noirs me grandissant de plus de 7 centimètres. J'atteignais ainsi plus d'un mètre septante (soixante-dix). Des bracelets venaient garnir mes poignets, sans oublier des boucles d'oreilles et un collier. Mes cheveux étaient relâchés, tombant en une cascade de boucle dans mon dos. Un léger maquillage renforçant mes yeux ambres et me voilà prête. C'est dans un coup de vent que je suis sortie de mon Penthouse. Quelle chance d'avoir un ascenseur privé. Ainsi, je ne me faisais jamais dérangée ni accosté, même si, dans ce cas suivant, ça ne me dérangeait point si le gars en lui-même était plaisant. Ma voiture était garée dans le parking, à une place privée, le plus proche de l'entrée de l'immeuble. Ça, c'était quand on habitait l'appartement le plus riche et le plus luxueux de l'immeuble... Je mis le contact et 10 minutes venaient à peine de passer quand j'arrivais à la boîte de nuit la plus populaire de l'île.

A peine avais-je mis un pied dans le bar que j'entendis crier mon nom. Je me retournai et souris en voyant un petit groupe d'amis. Enfin, "amis" était un bien grand mot pour les désigner. Disons plutôt que je les connaissais de vue et de nom. Bon, il est vrai que je les voyais à chaque soirée mais ce n'est pas pour autant que je traînais tout le temps avec. Je me dirigeai néanmoins vers le groupe et me fis offrir à boire. Nous avons discuté pendant une dizaine de minutes avant que je ne me lève pour me diriger sur la piste de danse avec quelques-unes des filles. Et ensemble, nous nous sommes mises à nous déhancher, attirant des hommes à nos côtés, leur regard désireux tandis que les demoiselles nous fixaient méchamment, moi plus précisément. Ah, la vie quand nous sommes populaires et connus de tout ce beau monde...

Et alors que je dansais plus ou moins en bonne compagnie, je sentis deux bras enserrer ma taille, m'attirant et me collant contre un torse plus qu'agréable au touché. Je tournais alors légèrement la tête et souris charmeusement en reconnaissant le propriétaire. Sans un mot, je me mis à onduler mon corps contre le sien, attisant la jalousie de mon ancien partenaire.

Mon dos contre son torse, je pouvais ressentir toutes les formes et les muscles qui le composaient. Je dois dire qu'il n'était vraiment pas désagréable au regard et au touché. Et il savait pertinemment qu'il était beau. En fait, il se savait irrésistible et son comportement pouvait vraiment me rendre dingue par moment. Et je pense bien le côté négatif de la chose. Seulement, un sourire et un regard suffisait pour me faire fondre. Oui, j'étais presque comme toutes les filles. Presque? Oui, j'étais sans doute l'une des seules à le résister. Je ne voulais pas finir dans son lit bien que ça ne me dérangeait pas du tout. Certes, j'étais en couple mais c'était la seule excuse que je pouvais lui donner pour l'éloigner de moi, ou plutôt, pour que je m'éloigne de lui. Il savait que je ne pourrais pas lui résister éternellement et cette confiance en lui m'irritait au plus haut point. Seulement, n'oublie pas, moi aussi, je suis une joueuse... « Oh, si tu savais à quel point je ne peux plus me passer de toi... » Bien sûr, j'avais dit ça dans un murmure, un sourire charmeur au lèvre. Ma réponse devait sans doute l'étonner. Il est vrai que d'habitude, je le rejetais dès que je le pouvais, mais ce soir, je m'étais bien décidée à m'amuser. De toute façon, ce n'était pas comme si mon gars était là. Et puis, même s'il était présent dans les parages, ça ne m'empêchait pas de flirter avec d'autres hommes en sa présence. Nous nous étions mis d'accord pour une relation exclusive alors qu'il ne vienne pas me piquer sa petite crise de jalousie!

La musique se terminait et une autre s'enchaîna rapidement. Je me retournais alors pour lui faire fasse et me collais contre lui, mes bras autour de son cou. Je le regardais dans les yeux, me mordillant légèrement la lèvre inférieure, comme j'avais l'habitude de le faire en sa présence. Je n'arrivait pas à lui résister mais et lui? Je savais qu'il n'était pas indifférent à mon charme. Après tout, il revenait à chaque fois me voir, et encore plus vite quand je le rejetais violemment... Il avait envie de moi tout comme j'avais envie de lui. Sauf que je ne voulais pas succomber à la tentation, pas aussi vite en tout cas. Parce que oui, entre nous, tout n'était qu'un jeu. Le premier qui succombait en premier à l'autre se retrouvait perdant de la partie. Et pour le moment, aucun de nous n'était près à être vaincu.

J'aimais jouer avec la gente masculine et ma réputation était rapidement née ainsi. J'étais devenue une des filles les plus désirées mais aussi les plus inaccessibles. Oh bien sûr, j'en compte des conquêtes sur mon tableau de chasse mais beaucoup avaient perdu espoir une fois que je m'étais retrouvée en couple. Sauf que bon, rapidement, tous furent au courant de notre relation libre. Mais je dois avouer que ces temps-ci, j'ai de moins en moins envie d'aller voir ailleurs et Riley pouvait se compter chanceux d'être l'un des seuls avec qui je jouais encore. Espérons qu'il en profite le plus possible...

Spoiler:

Ses mains m'enserrant contre lui, ne pouvant même pas laisser une simple feuille se glisser entre nous ; son souffle sur ma peau, me faisant frissonner, soulevant mon coeur, faisant monter ce doux plaisir qui jouait sur mes sens ; cette voix masculine tellement sensuelle qui me mettait dans tous mes états ; Riley était bien le seul à pouvoir me procurer un tel effet, une telle émotion que je parvenais à contrôler avec bien de mal. Oui, il avait vu juste sur ce point et je ne trouvais rien à redire. Comment pourrais-je encore me tenir loin de lui, lui qui était devenu ma drogue, mon opium, mon essentiel... Et pourtant, je ne pouvais baisser les bras. Non, je ne me le pardonnerais jamais. Et c'est avec bien du mal que je retrouvais ma voix qui, tout à coup, me semblait bien lointaine. « Tout comme je suis ton opium. Chaque jour, me résister te détruit un peu plus... »

Et mes yeux chocolats dans les siens. Oh cette profondeur, toutes ces expressions, comment m'en défaire? Tout avait disparu autour de nous. Je ne voyais que lui, ne touchais que lui, ne sentait que lui. On aurait pu nous croire en plein amour mais rien de tel. Non, jamais je n'éprouverais un autre sentiment que le désir pour Riley. Après tout, il était comme moi, comme mon double masculin, à aimer jouer, prenant les filles et le jetant par la suite, telles des chemises usées. Je serais pareil si je me laissais aller. Or, je ne voulais en rien changer la relation qui nous liait, si tout du moins, nous en avions une. Car, c'était bien ça la question, que se passait-il entre nous?

Je devais m'éloigner de lui? J'avais l'impression que ça faisait des années que je m'étais logée dans ses bras. Seuls quelques minutes venaient de passer et pourtant, je me sentais étouffée de ce sentiment indescriptible. Non, il fallait que je m'éloigne de lui. S'il-te-plait, lâche-moi, laisse-moi... Non, continue, tente-moi... Émotions paradoxales qui m'envahissaient. Et je me détachais de lui malgré moi sans même m'en rendre compte.